19/04 : manif illimitée contre Macron & son monde - The Key Paris

#PrintempsIllimité - après les facs, occuper la rue.

À présent, tout nous est clair. Il n’y a plus à attendre, tout est là. La simultanéité des attaques, la multiplicité des ripostes. L’inverse serait mieux encore, et le 19 avril se présente ainsi : comme une occasion de déjouer toutes les prédictions, de condenser toutes les initiatives offensives en un point, le temps d’une première journée.

Paris 1 est bloquée et occupée à Tolbiac, à Saint-Charles et à l’institut de géographie, Paris 8 est bloquée et occupée, la Sorbonne est bloquée et occupée à Clignancourt, Paris 3 est bloquée, Nanterre est bloquée et occupée. Les cheminots de la gare du Nord et de la Gare Saint-Lazare votent la grève reconductible, malgré le calendrier syndical. À Paris, comme ailleurs, le mouvement s’étend, des espaces et du temps sont libérés. Il ne s’agit donc pas de 1968, ni de 1986, ni de 1995, ni de 2016 mais bel et bien de 2018 - rien ne recommence, tout commence.

Évidemment, la réponse est policière et répressive : attaque fasciste à Tolbiac, Nanterre évacuée et assiégée par des CRS, violente évacuation de la ZAD, répression des manifestations de cheminots, etc. Nous n’avons rien d’autre à attendre du pouvoir et de ceux qui l’appuient. Il ne nous reste qu’à travailler à notre autodéfense, à notre présence en de multiples points de ce qui fait mouvement. Il est impossible de recenser toutes les libérations qui sont en train de se jouer, toutes les répressions qui s’opèrent discrètement, toutes les connexions qui naissent et s’enracinent. Il ne s’agit plus de constater, mais d’en être, quartier par quartier, rue par rue.

Lorsque des cheminots partent en manif sauvage, lorsque des lycéens ou des étudiants préparent une occupation, lorsque des étudiants tractent et se rendent en AG dans les gares, partout n’opèrent que des rencontres, une influence mutuelle des pratiques, un partage des forces et des savoirs ; bref, une stratégie naturellement commune. Et c’est bien cela qui se joue, à NDDL, dans les occupations ou encore dans le cortège de tête, une puissance profondément commune et offensive par son existence même, hors du périmètre institutionnel.

Ce qui se passe depuis quelques semaines est le symbole de cette multiplication et cette circulation de l’expérience. Reste à imaginer et construire la suite : des lycéens qui sécheraient leurs cours et leur bac pour aller à Tolbiac, des cheminots qui ouvriraient des trains pour Bure et NDDL, des manifs sauvages qui partiraient des facs occupées, des pilotes qui laisseraient les avions à terre les jours d’expulsion, etc.

Si nous avons réussi à rompre la ritualisation de la manifestation, à nous organiser en dehors du cadre de celle-ci, à ouvrir des brèches ailleurs, à pérenniser notre présence dans la métropole, la manifestation demeure un lieu qu’il nous faut continuer d’habiter, dans lequel nous retrouver, mais surtout déborder. Le 22 mars n’était qu’un bel échauffement, une manière de ressentir à nouveau ce qui se joue dans la rue et de comprendre que le printemps ne se fera pas sans cassures. Dès le 19 avril, jusqu’au 1er mai, et au-delà.

Nous appelons donc toutes les franges de la jeunesse à prendre la tête de la manifestation inter-syndicale du 19 avril, à Montparnasse, à 14h. Contre Macron et son monde.


—————————


Contre la loi Vidal
Contre la réforme Blanquer
Contre la réforme de la SNCF
Contre la loi immigration
Contre la réforme de l’assurance chômage
Contre l’expulsion des ZAD de Bure et NDDL
Contre les évacuations de facs
Contre Macron & son monde