Art genre féminin - Espace physique: corps artistique/manifeste - Monnaie De Paris

Le

De 19h00 à 21h00

Monnaie De Paris

11 Quai De Conti
75006 Paris
[Cycle « ART : GENRE FÉMININ »]
« Espace physique : Corps artistique, corps manifeste », avec Anne Creissels, maîtresse de conférences en arts plastiques et artiste, Daniella De Moura et Aureline Roy, artistes.

Table ronde organisée parEvelyne Eybert, Manon Raoul et Théo Castaings, étudiantes du M2 Sciences & Techniques de l'Exposition de l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Françoise Docquiert, avec l’association AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions
En résonance avec l’exposition « Women House », présentée du 20 octobre 2017 au 28 janvier 2018 à La Monnaie de Paris

Programme complet du cycle : https://awarewomenartists.com/nos_evenements/cycle-art-genre-feminin/

Entrée libre sur réservation : [email protected]ès le début du XXe siècle, les danseuses américaines Loïe Fuller puis Isadora Duncan ont cherché à affirmer la liberté de mouvement dans un milieu extrêmement codifié, où le corps de la femme était particulièrement contraint. Comme le souligne Carole Boulbès dans l’introduction de l’ouvrage Femmes, attitudes performatives aux lisières de la performance et de la danse, « la révolte contre les carcans qui enferment et le désir d’échapper aux catégories (sexuelles, politiques, sociales) » étaient des moteurs essentiels pour les danseuses, chorégraphes et plasticiennes liées de près ou de loin aux avant-gardes expressionnistes et dadaïstes comme Sophie Taeuber-Arp ou Sonia Delaunay. Le corps était donc déjà employé par ces femmes artistes comme moyen de questionner et de subvertir les codes imposés par la société moderne. Leur démarche semble préfigurer des volontés que l’on retrouve également dans les performances de femmes artistes des années 1960. Le corps devient alors un véritable moyen d’expérimentation, d’expression et d’émancipation.

Ce n’est véritablement qu’à partir des années 1970 que la performance est désignée et reconnue comme une pratique artistique. Ces années sont pareillement décisives pour le féminisme. Ces deux mouvements sont intimement liés. Ils mobilisent un corps politique, puisqu’il s’agit de briser les normes, pour émanciper les individus et ouvrir de nouveaux horizons d’expression mais également un corps artistique à la recherche d’une nouvelle sémantique. Et le corps, à proprement parler, est une « force politique […], qui devient le lieu du discours, la scène privilégiée de remise en question des tabous et des stéréotypes liés à la représentation du corps des femmes et de l’ordre patriarcal ».

Il sert notamment la dénonciation des violences commises contre le corps des femmes. Les expérimentations chirurgicales d’ORLAN interrogent par exemple ce désir de façonner les corps et les esprits. Le corps peut également, comme chez Gina Pane, être blessé, comme pour souligner une oscillation entre fragilité et énergie. Il peut aussi être exhibé, notamment par VALIE EXPORT dans la performance Aktionshose: Genitalpanik (1969), pour prendre en otage, de manière symbolique mais néanmoins puissante, des spectateurs réunis dans un cinéma lors d’un festival d’art à Munich. Une autre stratégie est également explorée à cette même époque à travers la sacralisation du corps féminin, comme dans les œuvres d’Ana Mendieta, au risque d’un discours plus essentialiste. Dans tous ces cas, on constate que l’emploi du corps comme médium artistique est associé à une forte valorisation de sa portée symbolique.

Qu’en est-il aujourd’hui ? De 1970 à nos jours, comment a évolué le médium « corps » dans la pratique des artistes femmes, notamment dans le champ de la performance ? Quel est la spécificité de ce médium par rapport à d’autres ? Sa puissance symbolique et son impact politique sont-ils toujours aussi vifs ? Au delà des problématiques inhérentes à la performance (sa définition, son aspect éphémère, son enregistrement, ses re-enactments...) seront également abordées, avec les invitées à cette table ronde, les questions de la sexualisation du corps féminin, de l’intimité et de l’extimité, du tabou, de la violence sous-jacente ou explicite de ces œuvres d’art, qui semble avoir été et être encore nécessaires pour que ces femmes puissent exister en tant qu’artistes dans un monde de l’art toujours majoritairement masculin.

Anne Creissels
Agrégée d’arts plastiques et docteure de l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales) en histoire et théorie des arts, Anne Creissels est enseignante-chercheure en arts plastiques à l’université de Lille et artiste. Elle développe, au sein de la compagnie a + b objet danse et du Laboratoire de la contre-performance, des formes performatives et scéniques présentées notamment au Musée de la chasse et de la nature, au Musée Picasso, à la Fondation d’entreprise Ricard et au Point Ephémère à Paris. Elle a écrit un essai sur l’art, Prêter son corps au mythe, le féminin et l’art contemporain, publié aux éditions de Félin en 2009, et un autre, à paraître, Le geste emprunté : contraintes, artifices et métamorphoses du mythe entre arts visuels, danse et performance.

Daniella de Moura
Artiste et chercheuse en arts visuels, née au Brésil en 1984, elle vit et travaille à Paris depuis 2010. En comprenant la recherche en art comme des réflexions critiques et des analyses esthétiques à l’intérieur du processus de création lui-même, de Moura développe une recherche qui a pour objet l’organicité du corps dans une perspective expérimentale. Le corps et ses résidus sont utilisés comme matière et support pour la réalisation d’installations, performances, vidéos, photographies, dessins et objets qui matérialisent poétiquement des questions de genre, abjection, érotisme et mort.

Aureline Roy
Diplômée en Arts plastiques et en Arts du spectacle chorégraphique, Aureline Roy est passée de la danse classique à la performance. Depuis plusieurs années, elle travaille sur la problématique du corps contraint. Au moyen de la performance, elle cherche à explorer les limites du corps, ne concevant pas la performance comme une simple représentation ou un simulacre, mais comme la manière qui permet d’exprimer directement l’émotion ou l’état de tension. Elle est aujourd'hui Chargée de la diffusion culturelle au Centre National de la Danse, à Pantin.

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