Laurent Goumarre, "Saint Laurent", exposition personnelle - Galerie Alain Gutharc

Du au

De 17h00 à 19h00

Galerie Alain Gutharc

7, Rue Saint Claude
75003 Paris
Laurent Goumarre
"Saint Laurent"
Vernissage le samedi 27 janvier
Exposition du 27 janvier au 24 février 2018

Alain Gutharc :
J’ai rencontré Laurent Goumarre en 1998. A cette époque, la galerie était rue de Lappe et ses photos et vidéos ont très rapidement intégré des présentations de groupe. Depuis, il a mené la carrière de journaliste que l’on connait, tout en conservant une place particulière au sein de la galerie à travers la présence de ses photos dans diverses expositions. Je suis heureux que ce fil, jamais interrompu, trouve aujourd’hui hui un aboutissement naturel... avec sa première exposition personnelle.

Laurent Goumarre :
2 jours à Palavas les flots, une vingtaine de photos. 4 jours à Biarritz, rien. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Rien. 2 jours à Palavas les flots ça marche. La plage rive droite, mais dos à la mer face aux immeubles. Les transats parqués, le pittoresque de la mocheté, ça marche… Trop peut être. Il faut se méfier de ça, l’esthétique fleurs artificielles et rideau en plastique, la séduction du mobil home pourri, des tee shirts trop courts sur des bides trop gros, les gamins obèses qui sifflent du coca à table, et la mère qui n’a pas fait ses racines, c’est facile, ça fait toujours son effet. C’est pareil pour le touriste avec banane faux Vuitton, lunettes de soleil Versace et vergetures, ça marche à tous les coups. La mocheté est photogénique, il suffit de regarder les photographies dégueulasses de Martin Parr pour comprendre.
Alors je me dis qu’il faut être sacrement fort pour faire des photos à Biarritz. Je ne le suis pas. Palavas, je peux, Biarritz c’est impossible : la beauté des surfeurs, la mer qui entre dans la ville, les fils de famille qui jouent avec leur père qui ont gardé une ligne bordelaise, je ne sais pas faire. La « beauté » n’a pas besoin de moi, la mocheté est mon affaire, j’y ai ma place. Mais je me méfie : je sais d’où je viens, de quel milieu, qui me fait adorer le bonheur middle class de Jeff Koons, haïr le pittoresque de Martin Parr.
Alors voici ce que je me disais devant le stand de cartes postales du bureau de tabac sur le quai de la rive droite à Palavas. Tu vois Laurent, Koons et Parr sont là en vacances avec toi. Que vont-ils faire devant tant de mocheté ? Eh bien voilà : Koons va acheter une carte postale de flamands rose de merde, ou même celle des trois filles à gros seins où il est marqué sur l’une : Palavas, sur l’autre Les, la troisième Flots. Il va l’acheter et il se promet de l’agrandir, d’en faire une toile immense pour que tout le monde la voit. Parr, lui, va dégainer son appareil photo et va shooter la grosse touriste en train de regarder les cartes, pour que tout le monde LE voit. La morale ? Il faut imaginer Koons heureux. Et toi, Laurent ? tu n’es pas un saint. Si Saint Laurent.

Thomas Clerc :
Tu aimes le porno, tu en consommes, mais ton art n'en porte pas la trace. Je prends tes déclarations au pied de la lettre, tes articles dans offshore, qui sont comme des aveux, des jaculations : "mon rapport strictement sexuel à l'art", écris-tu dans un des numéros, avec le flux verbal qui est le tien, l'excitation oralisée de la chronique… Et puis il y a les fleurs, soit réelles, dans des vases, soit reproduites, en motifs de papiers peints. Motifs érotiques ? C'est ce que dit la tradition esthétique, mais les plantes n'ont pas besoin d'accouplement, et tes bouquets sont neutralisés ou composés. Ce sont peut-être des lys (je m'y connais mal en nature). Optons pour les lys : dans "lys" bien sûr on peut entendre "lisse" parce que tu as toujours aimé la surface, les images plates, la photo neutre, la transparence, la peinture all-over, tout ce qui ne montre rien que ce que ça montre, sans chercher l'énigmatique ni même le banal ni non plus le "ça a été" — tes photos ne sont ni des preuves ni des symboles. Elles sont, sans jamais signifier. Plutôt des indices (… )
Ce sont des photos très douces, légères, qui sont juste là, sans affect prenant. Leur accumulation les rend luxuriantes comme une plante carnivore (toujours la chair), mais il en émane une évidente douceur, un jeu de réel, comme cette photo d'enfant qui joue aux échecs peut-être tout seul avec un nez de lapin comme on en trouve dans les magasins de farces et attrapes, et qui est toute douce parce qu'il est absorbé dans son jeu. Cette douceur des images est radicalement inverse au X dont elles sont le négatif, et inverse aussi, dirais-je, à ce que j'ai appelé plus haut l'excitation de tes chroniques. Tu es un excité. Moi aussi. On a donc besoin de douceur, de neutre. C'est peut-être ça que tu montres et qui est le plus étonnant.

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